Quelques photos du canton

                                                                                                                                                                                                                     

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Historique de Villemagne l'Argentière

     A la fin du VII° siècle, on assiste à la fondation d'un premier monastère par Clarinus LUBILA qui était un moine de l'ordre de St Benoît du Mont Cassin. Ce monastère se situait à l'extrémité nord ouest du village de Cogne ; et consistait en la fondation d'une chapelle, d'un novicial, d'un réfectoire avec ses dépendances, d'une infirmerie et d'un hospice pour les pauvres et les voyageurs. Le cloître et le jardin sont aménagés plus tard.

     Un siècle plus tard, ce monastère aurait été détruit par les Sarrasins puis restauré du vivant de Charlemagne.
C'est au IX° siècle que le nom de Villemagna (grand domaine) apparaît pour la première fois, au concile d'Aix la Chapelle - vers 818-819 - parmi les dix neuf monastères de Septimanie qui n'étaient redevables à l'Empereur ni de présents ni de soldats, mais seulement de prières.

     Sans doute le monastère avait-il pris le nom d'un ancien domaine gallo-romain présent à cet endroit et appelé villa magna - la grande villa - dénomination très courante pour les domaines agricoles importants.

     En 893, l'abbaye, qui était alors placée sour le vocable de St Martin, patron de l'ancienne paroisse, y ajoute celui de St Majan, confesseur d'Antioche, dont les reliques ont été dérobées peu avant à Lombez, en Gascogne, par deux moines de Villemagne.

     Dès lors, les pèlerins vont affluer à Villemagne, située non loin de la route d'Arles à Saint-Jacques de Compostelle, pour y vénérer les reliques de St Majan, réputé pour ses intercessions en faveur des aveugles et des boiteux, en particulier.

     Les seigneurs de Narbonne et de Béziers affectionnent ce saint lieu. Au X° siècle, ils donnent à l'abbaye de nombreux bénéfices, des terres et une grande quantité d'argent.

     Au XII° siècle, Villemagne dépend des deux plus puissants seigneurs de la région : Roger TRENCAVEL, vicomte de Carcassonne et de Béziers  et Ermengarde de Narbonne.

     En ce temps là, l'abbaye est mise sous la protection directe du roi de France, pour la préserver des velléités des seigneurs locaux voulant reprendre les donations consenties par leurs aïeux au clergé lors de la peur de l'an Mil.

      En 1156, Louis VII autorise l'abbé de Villemagne à mettre l'abbaye et ses dépendances à l'abri de fortifications et de fossés. Cette autorisation est renouvelée en 1212 par Philippe Auguste, ce qui permet de dater les vestiges actuels des remparts et des portes de ville.

     Le roi Louis VII donne au monastère pouvoir de juridiction en matière civile, criminelle et capitale, et le confirme dans la possession de mines existantes ou à découvrir, qu'il partageait du reste avec le vicomte de Béziers et la vicomtesse de Narbonne.

     Ces mines contribuèrent puissamment à la fortune et à la réputation de Villemagne qui, pour cette raison, fut nommés : l'Argentière. Elles sont situées en partie sur la commune du Pradal, qui était alors une dépendance de Villemagne.


     Le XVI° siècle voit d'abord la reconstruction du cloître et de l'église St Majan en 1510, puis la prise de Villemagne et le pillage de l'abbaye par les protestants, vers 1562. Il s'y trouve alors une douzaine de moines, dans un monastère encore prospère, avec pour dépendances, les églises de Saint-Raphaël, la Bastide, Soumatre et Saint-Pierre-de Brousson. L'abbé était tenu de payer un médecin, un apothicaire, un chirurgien, et d'accueillir les vagabonds pendant au moins trois jours.

     Après de nombreuses incursions de l'un et de l'autre parti religieux, les moines rescapés se réfugient à Saint-Maur, près de Paris. Ils reviennent en 1661 et réunissent l'abbaye de Villemagne à leur congrégation de Saint-Maur. Ils entreprennent des travaux de restaurations du monastère et de son église abbatiale, l'actuelle église paroissiale Saint-Majan. Ils demandent l'autorisation d'acquérir les terres nécessaires pour un jardin à l'usage et à la régularité de leur monastère. Ce qu'ils obtiennent par transaction une année après. Puis le syndic fait amener l'eau de la fontaine "del couven" jusque dans le réservoir appelé bassin (aujourd'hui comblé) qui est au milieu du jardin du dit monastère. Ce jardin se situe à l'ouest de l'abbaye.

     Au début du XVIII° siècle, les consuls de Villemagne demandent aux Etats du Languedoc et même au roi des aides financières pour faire face à de nombreuses catastrophes naturelles : gel des oliviers en 1714, inondations en 1741 et 1742 et surtout en 1745. Cette année-là, la Mare, qui laissait jusqu'alors Villemagne sur la gauche, change de cours et coupe la cité en deux, la partie gauche restante, trop endommagée, devra être abandonnée avec son ancienne église Saint-Sauveur. Quant à la partie nouvellement située en rive droite, qui correspond à l'actuel centre historique de Villemagne, elle est recouverte d'1,80 m d'eau qui dépose une bonne couche de limon. Ces nombreuses crues vont conduire à surélever le village de 3 mètres par endroits.

     Les cinq moines encore présents quittent Villemagne en 1793. Et sont vendus comme biens nationaux : l'abbaye et ses dépendances, partagées entre plusieurs propriétaires ; les églises (l'église paroissiale St Grégoire, dont le toit s'effondre et l'église abbatiale St Majan, transformée en four à verre par son acquéreur, le verrier Giral, qui utilisait le charbon de Graissessac pour l'alimenter).

   Le XIX° siècle est encore marqué par les crues dévastatrices de la Mare, notamment en 1818, 1840 et 1871, qui conduisent à des travaux de creusement du lit, de rehaussement du niveau de l'église St Majan (dès le 1er Empire) et de la digue de protection qui est également prolongée en 1844 et 1954. .