Quelques photos du canton

                                                                                                                                                                                                                     

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NOUVELLE HISTOIRE DU CHATEAU DE MOURCAIROL

HISTORIQUE

 -VIIIe s          Première trace archéologique au pied du site.

    Ier s          Sanctuaire païen à Mercure.

   IIIe s          Oppidum probable, traces de tuiles et jarres romaines.

   IVe s         Présence humaine sur le site, découverte d’un élément de métier à tisser.

    Ve s         Premières sépultures paléochrétiennes marquant la présence d’un habitat sur 4 siècles.

   VIe s          Création de l’église paroissiale Saint-Pierre de Rhèdes et sa nécropole dans la vallée.

   IXe s           Fondation probable des habitats perchés du territoire.

   Xe s           Première mention de la cité de Mourcairol dépendant des vicomtes de Béziers.

   XIe s          Apparition de Sicard de Mourcairol, alliés et descendants.

   XIIe s          La cité de Mourcairol s’étend sur 4 hectares. La chapelle Saint-Michel de Mourcairol est avec Sainte-Marie de Capimont annexe paroissiale du prieuré de Saint-Pierre de Rhèdes qui dépend de l’abbaye de Villemagne. Le village a une activité commerciale, artisanale et pastorale.

   XIIIe s     La lignée des Thésan entre dans la maison du Poujol par le mariage de Pons avec Garsinde. Les seigneurs sont dépossédés de leur biens au cours de la croisade albigeoise mais les Thésan les récupèrent par leur alliance avec les de l’Isle. Les Mercoirol hommages au seigneur de Faugères.

   XIVe s     Au début du siècle existe 60 foyers sur le territoire, puis la population de Mourcairol semble atteindre les 100 habitants avant la guerre des Anglais et la peste. Vers la fin du siècle existe encore 14 foyers dans l’enceinte de la cité.

   XVe s        Abandon du village de Mourcairol au dépend des hameaux des Abbes et des Aires. Seul demeure au château un viguier qui recueille occasionnellement les impôts.

   XVIe s      Existence de 25 campagnes rurales sur le territoire des Aires. Début des guerres de religion entre protestants et catholiques, le château joue un rôle défensif.

   XVIIes     Fin des guerres de religions, le château en sort ruiné et abandonné. Le site devient un ermitage et un lieu de pèlerinage. Après la visite de l’évêque, la chapelle est restaurée et on y célèbre encore des mariages. Aux Aires, une première église est construite et le seigneur du Poujol participe à la création d’une première vicairie perpétuelle.

   XVIIIe s       Lors de la Révolution Française, le château devient propriété de la communauté du Mourcairol.

   XIXe s     Le dernier ermite Jean Avignon restaure la chapelle, il inspire le romancier local Ferdinand Fabre qui en fait le personnage principal de son livre « Barnabé ». Aux Aires, la nouvelle église est édifiée.

   XXe s.     La table d’autel provenant de la chapelle Saint-Michel est classée aux Beaux Arts en 1911, la chapelle romane est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. En 1973 se crée une association de sauvegarde du site, officialisée en 1989 qui, au côté de la commune s’emploi à faire revivre le site, restaurer la chapelle, nettoyer et conforter le site et réhabiliter l’accès au site. Une table d’orientation est installée en 1997, une cloche à la chapelle pour l’an 2000. De 2002 à 2004, deux chantiers de remise en valeur sont menés à bien, remettant en valeur le portail d’entrée et le bayle nord, tandis que les chantiers ponctuels internationaux bénévoles de Concordia s’emploient à débroussailler le site ce qui a également permis aux travaux d’études archéologique, topographique et architecturale de se dérouler.

 TOPOGRAPHIE

 Présentation du nouveau plan du site après repérage de toutes les structures visibles au sol à l’issue d’un déboisement partiel : le site s’étend sur 4 hectares du portail jusqu’au delà de l’éperon rocheux ainsi que plusieurs zones d’urbanisation et des réaménagements à des époques différentes ce qui fait de Mourcairol semble t-il la cité fortifiée carolingienne perchée la plus importante des hauts cantons du IXe au XIVe s. notamment parmi les 67 forts du secteurs recensés. Au sommet du roc se situent le donjon et la chapelle, le village s’étend au pied sur les versants nord et est. Toute la crête rocheuse est fortifiée.

ARCHEOLOGIE

 Les vestiges découverts ont permis de confirmer les diverses phases d’occupation, d’urbanisation des zones et de destruction en donnant une idée sur leur fonction. Ainsi, on peut dire que le site était voué à un minimum d’activité commerciale et militaire et que le village, qui a une origine fort ancienne, avait une activité artisanale et pastorale certaine. Si les premières traces d’occupation humaine sur le site semblent remonter à l’antiquité, la période d’occupation et d’urbanisation la plus importante s’étend du Xe au XIVe s. au vu des vestiges et de la céramique avec certainement une occupation temporaire dans les temps qui suivent par un bayle, une garnison militaire puis des bergers et un ermite.

ARCHITECTURE

 L’étude architecturale confirme les périodes et les fonctions des différentes zones d’habitats aménagées. Il a fallu effectuer une comparaison approfondie avec une quinzaine d’habitats et châteaux perchés alentours pour comprendre. Généralement, les structures les plus anciennes sont aménagées en longueur dans le sens de la pente. Elles comportent le plus souvent un parement toujours maçonné à la chaux plus ou moins soigné et souvent une architecture en épis ou opus spicatum héritée de l’antiquité. Outre la raison esthétique d’une nouvelle mode, cet appareillage permet de monter les murs plus rapidement avec des pierres irrégulières de petit appareil permettant aussi de servir de blocage et rang de semelle en récupérant les niveaux de parement horizontaux lorsque le relief de fondation et les pierres d’appareil sont irrégulières. En base, cette fonction peut permettre le drainage. Au cours de cette même période plus ancienne on retrouve les ouvertures en fer à cheval dites en arc outrepassé dans les portes, fenêtres et arcs triomphal des édifices religieux. Les baies défensives sont des meurtrières à volets orientés, petites, et à faible ébrasement intérieur. Au cours de la seconde période d’urbanisation, ce style d’architecture laisse la place au bâti de petit appareil régulier. Le nouveau type d’ouverture qui se généralise au XIe s. est l’arc plein cintre en retrait sur feuillures supportant un linteau en bois le plus souvent comblé sur sa partie supérieure. Les archères à fort ébrasement intérieur apparaissent. Quelques ouvertures rectangulaires apparaissent avec des volets mobiles ou à bascule sans gongs avec ssystème de fermeture archaïque. Au XIIe siècle notamment en fin de période probablement après le siège potentiel destructeur de la cité, lors de la nouvelle urbanisation se généralisent l’arc plein cintre, parfois en panache, l’arc en chaînette, les archères, parfois les fenêtres en plein cintre et l’anse de panier (on ne trouve pas le style d’arc géminé qui se généralise notamment au XIIIe s. à Villemagne dans les habitations telles celle nommée à tort l’hôtel des monnaies). Si les ouvrages paraissent parfois archaïques avec une pierre taillée grossièrement en éclat, on emploie durant cette période la pierre de grés dans les parement et les cintres pour les ouvrages les plus soignés, parfois pour fixer plus facilement les gongs des portes et fenêtres. Nous noterons également des éviers déshumidificateurs, peut-être un four et l’emploi des premiers arcs segmentaires tendus. Plus tardivement apparaissent les hourds, le type d’arc brisé, et la fermeture des murs d’enceinte autour d’une urbanisation plus réduite autour du château sommital. La cité, bien que ruinée, est restée dans l’état d’architecture telle qu’elle a été abandonnée à la fin du XIVe s. après avoir abritée vers le milieu du siècle près d’une centaine d’habitants. Elle permet donc de relever encore toutes sortes d’indices sur les bâtis encore parfois en étude notamment en matière de charpentes, ouvertures, fonction de l’habitat, systèmes défensifs, tout autre style de l’architecture du bâti.

 CONCORDIA

Du 3 ou 25 août 2005 : Pour la 3e année et la seconde consécutive, un chantier de jeunes bénévoles volontaires  a été organisé par la commune. Ce furent 15 jeunes sympathiques du monde entier, issus de divers pays tels que le Japon, la Russie, l’Ukraine, l’Italie, la Slovaquie, la France, qui, encadrés par 2 animateurs, ont aménagés le site médiéval de Saint-Michel de Mourcairol, débroussaillant le sentier, sécurisant les zones et les abords du château, remontant des murettes de pierres sèches. Merci à toute l’équipe.

Etienne  DUMONT