LE POUJOL SUR ORB : HISTORIQUE
Dès le néolithique, on trouve des traces de peuplement autour du Poujol, mais la période gallo-romaine a laissé des traces d'un habitat plus dense : emplacement d´une exploitation agricole, une villa au lieu-dit "Le Viala", tuiles, tessons de poteries diverses....
Au VIème siècle on trouve réellement des indications sur le château du Poujol autour duquel s´accroche le village. Les terres du Poujol sont apportées en dot au Marquis Pons de Thézan par son mariage avec Garsinde de Poujol en 1215 et resteront dans cette riche famille jusqu´à la Révolution.
Tout au long des siècles, le Poujol connaît des périodes de relative stabilité, de prospérité et des périodes de misères noires dues à :
à l'invasion des Wisigoths : les voies commerciales ouvertes par les Romains sont détruites,
à la croisade contre les Albigeois,
aux guerres de religion : le Poujol reste un bastion du papisme ;
à la Révolution : le Poujol devient une petite "Vendée" ;
aux débuts de l´ère industrielle : la commune reste en marge de Bédarieux ;
aux deux guerres qui s'approprient tous les hommes jeunes et valides.
D´autres désastres s´abattent régulièrement sur cette commune déstabilisant un peu plus la situation économique :
la peste qui occasionne de nombreux décès,
la grippe espagnole qui n'épargne pas grand monde,
les conditions climatiques qui détruisent les récoltes et entraînent inévitablement la famine.
L´économie agricole du Poujol permet la vie en autarcie: le commerce y est rare mais entraîne un perpétuel labeur. De tous temps les Poujolais ont cultivé la vigne et l´olivier, élevé des brebis et des chèvres, exploité le châtaignier et le chêne vert, semé des céréales et des pommes de terre, planté des mûriers pour l´élevage du ver à soie et pratiqué un artisanat lié à ces cultures : tonneliers, cercliers, maréchal ferrant, tisserands, vanniers (corbeilles pour la célèbre fraise du Poujol "la Marguerite"). Certains travaillent chez les bourgeois, mais tous ont un petit jardin qui les aide à survivre. Il en sera ainsi jusqu´à la fin du XIXème siècle.
Après 20 ans de travaux gigantesques, le chemin de fer est inauguré en 1899, il apporte une nouvelle population dans le village. Imaginez : Paris-Le Poujol : en 24 h ! Long, trop long maintenant, mais formidable, miraculeux en ce temps-là.
La route départementale est enfin goudronnée et permet d´aller de Lodève à Castres.
1920 - 1960 : la fée électricité arrive, suivie de l'eau au robinet, le tout à l'égout, l'église qui bénéficie d'un toit neuf et d'un nouveau clocher, une Mairie flambant neuve... Cette formidable évolution a des répercutions sur le village, certains vont travailler à Lamalou, Bédarieux, Béziers ou Montpellier, d´autres partent pour la capitale (ils reviendront à la retraite !). ... La population du Poujol vieillit.
L´agriculture manque de disparaître, on arrache la vigne, l´olivier gèle, les arbres fruitiers ne sont plus qu´un revenu d´appoint... L´artisanat agricole disparaît et laisse place à une autre génération liée à l´expansion de l´urbanisme : maçons, menuisiers etc... Le vieillissement de la population appelle une nouvelle forme d´économie : médecins, kinés etc... et la maison de retraite ne désemplit pas.
Depuis la nuit des temps, il y a des fêtes (religieuses ou profanes) : fête des châtaignes, du cochon, des fraises, des cerises, où l´on mange, boit, chante et rit en famille ou par quartier. Les veillées d´hiver devant la cheminée, où l´on fait descendre les châtaignes bouillies avec une lampée de vin nouveau et où l´on raconte le passé, Noël, avec ses rosières, ses bals et ses lotos, Carnaval et ses repas, sans oublier bien sûr les foires : de la St Laurent au mois d´août et de la Ste Catherine en novembre.
Aujourd´hui encore, le Carnaval est l´occasion d´un défilé de chars dans les rues du village, la Foire "Arts et traditions" (1er samedi d´août) rassemble des artisans d´arts et donne lieu à un vide-grenier très apprécié, le Grand Marché Cévenol (dernier dimanche de novembre) est devenu la Fête de l´Olivier avec son marché de productions locales (vins, charcuteries...).