Observations du poste des Aires

      PRINTEMPS – ETE 2005

 Alors que l’on nous bourre le crâne entre le réchauffement de la planète et la canicule, nous avons eu une vague de froid record en mars (-12° sous abri) et une bonne partie de l’été avec des températures plus basses que la normale. 
Pour 2005, les calendes prévoyaient une année sous le signe du vent et de la sècheresse. Ceci s'est vérifié et comme en 1985, 1995 et 2003 le seuil de sècheresse a été atteint pour la vallée de l’Orb. 
Les rivières n'étaient plus que des mares à canard, les buis sèchérent dans nos montagnes. Si les dernières pluies notables datant du 21 juin dernier lors d’un gros orage de grêle localisé sur le secteur (60 mm en 1 h), les réserves restérent dérisoires depuis octobre 2004 et la dernière crue de la rivière datait de l’automne 2003. 
Nous espérions quelques gros orages à l’approche du 15 août et quelques pluies à l’approche de l’équinoxe d’automne pour renflouer les nappes d’eau.
Mais si la sècheresse à sévi, accentuée par la fréquence de la tramontane qui soufflait exceptionnellement fort pour cette période, la chaleur n’etait pas trop de la partie et 2005 succèda  2004 dans la foulée d’un cycle de refroidissement relative des températures. 
Ceci est perceptible autant au niveau des moyennes que des records de chaleur sous abri (41° en 2003, 37° en 2004, seulement 35° un jour en 2005 malgré le beau temps) ainsi qu’au travers des températures nocturnes (un 8° sous abri en juillet et 7° début août). 
Si ce phénomène est cyclique et peut s’expliquer à cause d'une plus grande fréquence des vents du nord, il semble être lié à une nette diminution de l’effet de réchauffement du Gulf Stream sur les côtes atlantiques. Si ce phénomène s’aggravait, alors que le radoucissement relatif de la planète continuerait, nous aurions un temps beaucoup plus froid en Europe occidentale notamment en période hivernale du fait du blocage du courant doux atlantique.

AUTOMNE 2005

L’automne 2005 aura été relativement doux mais très pluvieux essentiellement au mois d’octobre. Déjà le 6 septembre lors du violent orage marquant la fin des grosses chaleurs, il a été recueilli une pluviométrie importante. L’intensité des précipitations a donné 100 mm en une heure. Lors de cet orage, à Saint-Gervais-sur-Mare, le clocher du château de Nayran a été foudroyé. Les appareils de la station météo des Aires ont été grillés par la foudre… Le mois d’octobre a donné 510 mm de précipitations soit un record en 30 ans d’archives pour octobre, presque à égalité du mois le plus pluvieux sur ces mêmes 30 ans qui était janvier 1996 avec 510,4 mm. Cependant, contrairement à ce qu’on pourrait croire, tout le déficit de pluie n’a pas été comblé après la sécheresse de novembre 2004 à septembre 2005. Malgré tout, les nappes phréatiques ont pu récupérer suffisamment d’eau.

Après un premier rafraîchissement le 17 septembre dernier, et un refroidissement début novembre, la fraîcheur essaye maintenant de s’installer. Mais l’hiver sera t’il froid cette année ? D’après les études des plus grands scientifiques, il semblerait que oui. Leurs prévisions en effet prévoient une grande vague de froid courant décembre. Janvier serait un peu moins froid et février plus glacial mais plus humide avec de la neige. La douceur reviendrait en mars et avril avec du beau temps, mais sec à nouveau. Si ces prévisions à long terme sont à prendre avec précaution, il ne serait pas étonnant de retrouver de grands froids cet hiver en raison de la mise en place d’un anticyclone sur l’Europe du nord à l’approche de l’équinoxe d’hiver allant de pair avec l’arrêt des pluies d’équinoxe d’automne issues des nombreux cyclones de Floride et l’affaiblissement du courant doux atlantique du gulf stream. L’une des raisons de l’affaiblissement du gulf stream : le réchauffement de la planète en la fonte des glaces du pôle nord. La mer du nord déverse dans l’océan atlantique une grand quantité d’eau douce issue des fontes des glaces qui, plus dense que l’eau salée, exerce une poussée vers les fonds et bloquent le courant sous marin du gulf stream. Du coup de l’air plus sec polaire ou continental donc plus froid se déverse sur l’Europe occidentale. L’hiver 2005-2006 pourrait s’inscrire sur la liste des hivers rigoureux dans la foulée de la vague de froid de l’hiver passé au cours de laquelle on avait enregistré –12° sous abri aux Aires le 2 mars. Ce cycle de refroidissement a débuté en automne 2003 après la grande canicule. De plus, nous sommes actuellement dans un cycle d’années généralement sèches qui favorisent l’installation du froid, surtout en période nocturne. Il ne faut pas dramatiser tout de même, mais on doit rester vigilant et continuer à suivre l’évolution du climat. Et si l’on entend parler du réchauffement de la planète, il ne faudra pas oublier que l’Europe occidentale sera soumise à de plus grands froids périodiques. A suivre

Bilan Climatologique de l’année 2005 

L’année 2005 s’avère comme la plus froide depuis 25 ans !
2005 entre dans la lignée de la diminution de l’effet du Gulf Stream et d’un nouveau cycle de refroidissement qui a débuté depuis l’automne 2003. Un grand début et la fin d’année ont été glacials et les températures estivales relativement fraîches. La pluviométrie quant-à elle est un peu excédentaire en raison des grosses pluies automnales qui ont succédées à la longue sécheresse.

 D’après le calcul des calendes et recalendes des anciens, l’année 2006 promettrait d’être généralement fraîche et sèche et un peu ventée : hiver froid, printemps frais, été assez sec sans grosse chaleur, automne sec, hiver suivant sec et froid.


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E. DUMONT