Cette vénérable église repose sur les fondations d'un antique sanctuaire chrétien installé à la fin du IV° siècle dans le site gallo-romain de Rhèdes.
          L'origine de cette église est très ancienne : " L'an 551, un roi de France dont le vrai nom est ignoré, fit, la veille d'une bataille décisive, le vœu de faire construire un certain nombres d'églises dans le Languedoc si le ciel lui prêtait son secours pour remporter la victoire. Son vœu fut exaucé et, à peine sorti de ce combat si redouté, il fit ériger à Rhèdes une église en l'honneur de St Pierre. Il y joignit un cimetière, une maison presbytérale et un bois attenant, voulant que ce monument fut inaliénable et traversa les siècles futurs en mémoire de son vœu. Cette église fut bientôt érigée en Prieuré pour l'exercice du culte et le rassemblement des fidèles qui étaient épars et très peu nombreux soit sur le territoire du Poujol, Villecelle, Combes et autres lieux environnants. "
(Registre des délibérations de la commune du Poujol. Délibération du 4 décembre 1835). Dans ce récit légende et histoire se mêlent.


Dominant le cimetière de Lamalou sur la route du Poujol, le prieuré St Pierre de Rhèdes constitue l'un des plus purs joyaux de l'art roman rural en France. L'architecture et les fascinantes sculptures de cette primitive paroisse datent des XI° et XII° siècles.

          L'édifice est très soigné et, par ses particularités, offre un intérêt exceptionnel. Son plan, d'abord, est assez rare, c'est un parallélogramme d'environ 34 m de long sur 16 de large, la hauteur est pratiquement équivalente à sa largeur. Les murs quant à eux, sont épais de 2 mètres. La façade occidentale a en haut la forme d'un gâble interrompu au milieu de sa pente et surmonté d'un attique portant sur des corbeaux ou têtes plates. Plus tard on a élevé sur cet attique trois tours.

          La façade latérale au midi a des contreforts saillants et distants de 2 à 3 mètres. Les petites fenêtres en cintre profond, ornées d'une moulure sur l'arête et surmontées d'un bandeau de pierres noires. La porte de ce côté n'a que deux ordres d'archivoltes : le premier porte des colonnes en marbre blanc dont le chapiteau avec ses feuilles d'acanthe, ses volutes et ses tailloirs, le second ordre est plus simple, il contient un tympan de pierres noires qui forment sur le bord des dents de scie, et au milieu, une croix de Saint André.

          L'intérieur est décoré sur chacun de ses murs de dix demi colonnes assemblées par couple. Un banc de deux gradins larges d'un mètre occupe le pourtour. Après l'arc triomphal, on observe trois culs de four pris dans l'épaisseur du mur …Dans un coin du chœur, un petit personnage grossier est sculpté en relief, il tient dans ses mains la crosse du pasteur chargé de faire paître les agneaux et une clef énorme, la clef qui ouvre ou ferme le Paradis.

Gâble : fronton triangulaire qui couronne un mur de façade.
Attique : petit étage supérieur pour orner ou dissimuler le toit.
Archivolte : bandeau orné de moulures encadrant une arcade de porte ou de fenêtre.


Visite tous les mercredis, de février à novembre, à 14H30, durée 45mn, gratuit, RDV devant l'ancienne gare de Lamalou-les-Bains . Programme musical en saison. .